Les écologistes relèvent à juste titre les ambiguïtés et contradictions de la politique écologique du gouvernement français. Depuis le « on ne va pas vivre comme des amish » de Macron en 2020 jusqu’à la réouverture des centrales au charbon et au Super subventionné à 1,50€, en passant par le Non à la décroissance d’Elisabeth Borne, on ne voit pas bien comment le gouvernement va résoudre la contradiction schizophrénique entre produire plus de croissance et consommer moins de ressources.
On comprend bien que le gouvernement ne peut pas risquer d’ébranler les fondations d’un système économique qui finance le pouvoir d’achat et la protection sociale. Mais comme le dit Janco depuis des années, la physique n’est pas soluble dans la finance. Or dans notre monde, démocratie et économie capitaliste sont étroitement liées. Cet article de The Conversation pose la question de la capacité de nos démocraties, en leur état actuel, à mener les politiques nécessaires pour lutter contre le réchauffement et réduire la consommation de ressources naturelles :
Le philosophe et juriste Sam Adelman a montré que le principe même du « développement durable » repose sur des objectifs de croissance économique, rigoureusement incompatibles avec les défis de l’urgence climatique.
Sommes-nous incapables de rendre une démocratie fonctionnelle sans idéologie de croissance ni prédation économique ? Et, dans ce cas de figure, quelle peut être la véritable place de l’écologie dans un tel système, qui définit la planète, l’environnement, le vivant et l’humain comme un ensemble de ressources à exploiter ?