Comment financer la protection sociale lors d’un effondrement

Aujourd’hui, les dépenses sociales, les collectivités locales et le fonctionnement de l’Etat sont financés par un prélèvement sur la valeur de la production de l’ensemble des travailleurs, des entreprises et des services publics du pays.

La valeur de la production, c’est le PIB, « produit intérieur brut ».

En 2017 le PIB a atteint 2.044 millards d’euros, soit 170 milliards par mois (NB : Tous les chiffres donnés ici sont des extraits du « Tableau de l’Economie Française » publié par l’INSEE pour l’année 2017, chiffres disponibles aujourd’hui avec le détail par branches. Les personnes intéressées pour effectuer leurs propres simulations peuvent demander à avoir accès au tableau Excel rassemblant les données de l’INSEE. Accès aux données de base : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4131381?sommaire=4131436 ).

Sur ces 170 milliards d’euros par mois, 73 millions d’euros ont été reversés aux salariés en tant que salaires mensuels bruts.

Il est resté donc la différence, 97 milliards d’euros qui ont servi à payer

  • Cotisations sociales : 26,7 milliards / mois
  • Investissement : 44,7 milliards / mois
  • Rémunération des indépendants et excédents d’exploitation : 23 milliards / mois
  • Impôts (Etat et Collectivités territoriales) 31,4 milliards diminués de 5,4 milliards de subventions chaque mois

Aujourd’hui, selon le Ministre de l’Economie, l’économie du pays tourne à 65% de son potentiel. Pour Jean Pisani-Ferry, ce serait plus près de 50%. Nous retenons ici le taux intermédiaire de 60%.

L’insuffisance de PIB coûte donc au pays 68 milliards d’Euros chaque mois. Si au final le confinement dure 3 mois, le coût pour le pays atteindra 204 milliards d’euros, en grande partie payés par l’Etat, c’est-à-dire par les français, qui viendront s’ajouter à la dette publique. A noter que pendant cette période, l’investissement est à l’arrêt, ce qui réduit l’investissement mensuel de près de 18 milliards par mois. On peut espérer qu’un rattrapage pourrait intervenir ensuite, mais rien n’est sûr, ni la durée d’arrêt de l’économie, sera-ce 3 mois ? ni l’ampleur du rattrapage.

Suivant ces hypothèses, le PIB annuel serait en diminution de près de 10%, la pire récession depuis la seconde guerre mondiale.